Prêts pour une Insta-thérapie ?
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Sur Instagram, les comptes faisant la promotion d’un corps sain et d’une alimentation équilibrée se sont popularisés à grande vitesse. Les jolies mises en scène de poses de yoga artistiques, paires de baskets foulant le bitume et petits déjeuners accompagnés d’açaï bowl et jus détox, avant de découvrir un influenceur au corps parfait en maillot de bain dans un décor paradisiaque, ne sont plus une nouveauté.
Au-delà du beau et de la photo parfaite, les utilisateurs d’Instagram sont de plus en plus friands des comptes partageant des citations inspirantes, véhiculant des messages “feel- good” et anecdotes dans lesquels chacun peut se reconnaître. Certaines publications contenant uniquement du texte comptabilisent des milliers de likes, et presque autant de commentaires positifs et remerciements.
En témoignent des comptes comme @amours_solitaires, comptabilisant plus de 520,000 followers et publiant quotidiennement des textos d’amour, ou bien encore la yogi Caroline @theyoginist, qui accompagne chacune de ses photos par un mantra de body positivisme. On peut aussi citer des coachs professionnels brisant les tabous du burn-out au travail et récemment des psychologues, ou “psy-influenceurs”, aidant à lutter contre l’anxiété et la dépression grâce à leurs publications Instagram.
Des psychologues sur Instagram, vraiment ?
On a déjà vu des pâtissiers, des architectes, des coachs sportifs, alors pourquoi pas des psychologues ? Tendance plutôt récente, ils cartonnent notamment aux États-Unis. Ces psychothérapeutes qui ont des centaines de milliers de followers partagent quotidiennement, de manière parfois même poétique, des conseils et diktats pour aider leur communauté Instagram à prendre soin de leur santé mentale. Dans un article publié par NBCNews, on apprend que le nombre de personnes présentant des symptômes de dépression a accru de 52% chez les adolescents entre 2005 et 2017. Les 18-25 ans sont notamment concernés avec une hausse de 63%.
En découle donc naturellement des psychologues en ligne qui s’adressent chacun à leur manière à ces générations toujours plus connectées. Le docteur Dr. Nicole LePera @the.holistic.psychologist (568,000 followers) accompagne ses followers quotidiennement avec ses conseils de psychologie positive gratuits, tandis que @askDrJess propose des live stream hebdomadaires dans lesquels elle répond aux questions de chacun. Lola et Nicole @mytherapistsays, quant à elles, utilisent les codes de l’humour pour parler de sujets sensibles tels que l’anxiété et la dépression.
Certains thérapeutes et spécialistes, comme @benoitjacobofficiel ou @eva_ledeme, vont même jusqu’à proposer des consultations en ligne. En effet, comme pour la majorité des entreprises développant un compte Instagram, même si l’objectif est de faire du bien à sa communauté, il n’en reste pas moins un levier de business : acquisition de nouveaux clients, augmentation du nombre de consultations, voire même la vente de livres spécialisés, etc.
Ces conseils ont du bon, mais comme pour toute activité incluant un influenceur et sa communauté, les impacts ne devraient jamais être pris à la légère. Et bien plus encore s’ils ne sont pas partagés par des professionnels diplômés. Des anecdotes et citations de positive thinking ne remplaceront jamais de vrais rendez-vous avec un psychothérapeute offrant un échange et un suivi personnalisé.
Nous distinguons alors deux catégories d’influenceurs, d’une part les professionnels diplômés offrant de petits conseils, de la même façon qu’ils pourraient conseiller leurs patients pour continuer à se sentir mieux, même après une séance, et d’autre part les influenceurs plus “lifestyle” sans expertise en psychologie, qui souhaitent offrir plus de bonheur à leur communauté sans finalement se prévaloir d’une quelconque expertise.
Instagram, éthique & déontologie
Qu’il s’agisse d’un influenceur faisant la promotion de la dernière ceinture abdominale, d’une influenceuse maman présentant un produit pour bébé ou d’un psy-influenceur donnant des conseils à un follower sujet à de l’anxiété, l’éthique et la déontologie ne doivent jamais passer au second plan quand il s’agit de promotion faite par les influenceurs.
En 2019, WOÔ a créé son Comité d’éthique dans l’optique d’accompagner les annonceurs et influenceurs dans leur professionnalisation sur les réseaux sociaux, en mettant à disposition une charte de “bonnes pratiques”. L’exemple des psychologues exerçant sur Instagram entre totalement dans ce cadre. Par exemple, il ne faudrait pas donner de conseils personnalisés en réponse à des messages privés, ni se faire conseiller par un “psy-influenceur” si cela sort du cadre des compétences pour lesquelles ce dernier a été diplômé. L’American Psychological Association serait également en train de travailler sur des guidelines pour accompagner ces nouveaux thérapeutes des réseaux sociaux.
En attendant, si vous cherchez à adopter une positive attitude ou simplement à vous changer les idées et booster votre bonne humeur en lisant des petits mantra “Feel Good” inspirants, voici quelques comptes à suivre sans modération: @amours_solitaires, @ciaoflamingo, @cpartout, @laissemoitedire.__, @toujours_a_fond.
"Ceci est une citation à propos de l'article super de WOÔ."
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